« Il faut ressortir le kärcher qui a été remisé à la cave depuis plus de 10 ans. Il est grand temps de nettoyer tous ces quartiers qui sont devenus des zones de non-droit. » « Je veux nettoyer les quartiers », poursuit-elle, évoquant l’absence de réponse « face à la violence des nouveaux barbares ».

 

La Coordination nationale Pas sans Nous ne peut que condamner de tels propos.

 

Une nouvelle fois, une candidate à l’élection présidentielle stigmatise les quartiers pour servir son discours empreint de relents d’extrême droite.

 

Le kärcher, celui-là même évoqué par Nicolas Sarkozy avant son élection. Résultat après deux mandats, ces quartiers n’ont été que plus stigmatisés, les relations avec la police se sont davantage tendues avec la suppression de la police de proximité et l’insécurité n’a fait que progresser.

 

Mais de quelle insécurité parlons-nous ? Pour le savoir encore faudrait-il prendre la peine d’interroger les habitants de ces quartiers au lieu de les mépriser. Au cours de notre Tour de France, Nos quartiers ont de la gueule, les habitants nous ont effectivement parler d’insécurité ou plutôt des insécurités.

 

  •  L’insécurité et les discriminations face à l’emploi : alors que les taux de chômage explosent dans ces quartiers, notamment celui des jeunes, Valérie Pécresse choisit de renforcer encore la stigmatisation ;
  • Une insécurité avant tout financière, parce que dans les quartiers vivent les travailleurs de première ligne, les premiers de corvées qui ont permis au pays de tenir en prenant tous les risques depuis 2 ans alors qu’ils peinent à boucler les fins de mois ;
  • Une insécurité liée au logement parce que certains vivent dans des logements parfois indignes (insalubrité, passoire thermique, …) et qu’on leur annonce que leur logement va être démoli « pour leur bien » dans le cadre de la rénovation urbaine ;
  • Une insécurité sanitaire, beaucoup d’habitants n’ayant pas accès à un médecin traitant parce qu’il n’y en a plus ou trop peu dans ces quartiers ;
  • Une insécurité sociale parce que ces familles qu’on accuse de ne pas se préoccuper de l’avenir de leurs enfants font face à une école qui ne garantit plus depuis longtemps la réussite scolaire puisqu’elle n’assure pas même la présence quotidienne d’un enseignant et le remplacement de ceux qui sont malades.

 

Face à tant d’insécurités, les habitants des quartiers populaires ont organisé une chaîne de solidarité exemplaire et exceptionnelle, notamment pour distribuer de la nourriture et coudre les premiers masques…

 

Nous refusons de servir de réservoir de coupables ou d’instrument de la division. C’est ça la France fraternelle et généreuse !

 

Nous ne devons pas laisser les candidats parler de nous et pour nous. Puisque seuls les chiffres et les sondages comptent à leurs yeux, il faut renverser la balance et lutter avec leurs armes, la carte électorale.

 

C’est pourquoi nous vous invitons tous à aller vous inscrire sur les listes électorales avant le 2 mars 2022.

 

Exister, c’est exister politiquement ! Faisons entendre nos voix.

 

10 janvier 2022

 

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